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Nos données personnelles ! mais de quoi parle-t-on ?

Les médias nous alertent sur certains scandales autour de Facebook, où des millions de données ont été utilisées illégalement. Parallèlement, ces mêmes médias nous informent de la très prochaine entrée en vigueur d’une nouvelle loi européenne concernant nos données personnelles. Est-ce la seule responsabilité d’une politique publique de protéger nos informations digitales ? Quelle serait la responsabilité collective ou individuelle ?

Qu’entend-on par « données personnelles » à l’heure du numérique ?
Il s’agit d’éléments permettant d’identifier une personne

  • des informations liées à mon identité : nom, prénom, adresse, mon réseau d’amis, mes intérêts..
  • mes choix, mes achats, mes likes sur facebook, donc mes aspirations, mes centres d’intérêts, mes opinions
  • mes déplacements, ma localisation, les lieux que je fréquente
  • mes contenus partagés, photos, vidéos qui témoignent de mes activités, mes comportements, mes recherches sur internet
  • mes connaissances, mes expériences

Avec mes outils numériques, ordinateur, smartphone, je suis devenu un communicant, j’émets des données volontairement ou non (je laisse des traces) pour accéder au savoir, à un service.

Je devrais donc pouvoir choisir en conscience les informations que je partage soit par choix délibéré soit parce qu’elles ne présentent pas d’enjeu pour moi. La limite entre les informations privées et publiques est une question que chacun peut se poser selon ses pratiques et sa sensibilité. Mes communications et le choix des données que j’offre doit être un acte éclairé.

Les évolutions de la notion de vie privée avec le numérique

Un mouvement de boycott « Delete Facebook » a été lancé mais a été peu suivi d’effet. Peu de monde se soucie réellement de ces questions par rapport au bénéfice éprouvé par Facebook. C’est le « paradoxe de la vie privée ce concept n’est d’ailleurs pas nouveau, selon l’article « Facebook et le paradoxe de la Vie privée” publié sur le site “the conversation ». Ce sujet a été décrit en 2001 par Barry Brown, employé de Hewlett Packard, dans une étude d’achat en ligne. Ce dernier constate que « même si les gens se préoccupent de la protection de leur vie privée, ils sont tout de même heureux d’utiliser des cartes de fidélité ».

Dans un entretien vidéo enregistré en janvier 2018Francesca Musiani, chargée de recherche au CNRS, confirme ce paradoxe : « Même si les utilisateurs se soucient davantage de leur vie privée, ils n’ont souvent pas l’expertise ou les connaissances nécessaires pour contrôler les informations traitant de leur vie privée ou les conséquences potentielles d’une violation de celle-ci. Même lorsque les clients connaissent les paramètres de confidentialité sur Facebook, leur comportement de partage n’est pas lié à leur préoccupation en matière de confidentialité ou à leurs connaissances de ces paramètres. »

Le RGPD : une nouvelle réglementation européenne

Le 25 mai prochain, un nouveau règlement européen va entrer en vigueur et promet de renforcer la capacité des citoyens à protéger leurs données personnelles. Avec cette loi, les entreprises devront récolter au préalable un accord écrit des internautes avant tout traitement de données personnelles, ou permettre de préserver le droit à l’oubli pour obtenir l’effacement de données personnelles sous peine de sanctions.

Dans ce cadre Facebook prévoit la mise en place d’un système amélioré pour que les utilisateurs puissent mieux contrôler leurs paramètres de protection de leurs données.

En Suisse, la loi fédérale sur la protection des données est en cours de révision (le Conseil fédéral a mis en consultation un avant-projet). Elle vise à répondre aux défis du numérique avec malheureusement un train de retard, selon un article du Blog du Temps : la Suisse et la législation européenne sur la protection des données: les entreprises suisses en retard<

Une affaire d’Etat et une occasion de reprendre en main sa vie numérique

Dans un entretien au Tages-Anzeiger, Bruno Baeriswyl, le préposé à la protection des données du canton de Zürich, conseille aux utilisateurs de Facebook de « publier uniquement des informations et des photographies qu’ils montreraient à un inconnu dans la rue ». Il conseille de bien sélectionner « les paramètres de l’application pour protéger ses données ». Il recommande également de supprimer régulièrement des données sur le réseau social.

D’ici l’arrivée de cette révision, soyons vigilants, éclairés, solidaires et reprenons en main nos vies numériques !

Des outils pour mieux gérer ses données personnelles

Pour mieux comprendre ce qu’on entend par données personnelles dans une expérience ludique

RGPD

 

Article publié sur le site du CEP